Les nouvelles technologies c'est un nouvel outil et, comme ce qui est nouveau,
ça fait peur parce que ça bouscule les choses existantes : les métiers, les individus, les techniques, les savoir-faire et les savoir-être.
Comme tout ce qui est nouveau, on prend du temps à en définir les possibilités, les objectifs et les limites. On a l'impression que ça écrase tout sur son passage mais c'est une illusion. Oui, ça implique des modifications dans les habitudes des individus et est-ce forcément une mauvaise chose ? Je trouve que non car cela force les gens à évoluer, à voir les choses différemment, à oublier un peu leurs satanées pantoufles !
On nous bourre le crâne avec les mauvais côtés du tout numérique et, c'est sûr, il y en a, mais
on oublie de mettre en avant combien les nouvelles technologies nous simplifient la vie (même si cela ne se voit pas au jour le jour), combien elles contribuent au développement économique d'un pays. Dans l'art, c'est pareil.
Reprenons ton exemple de la photo : plutôt que de prendre le parti qui dit : "en plus d'un tirage en argentique, il faut faire du numérique.", parti qui ne note que le temps et l'argent dépensé dans ce double travail, ne crois-tu pas qu'il vaut mieux voir en quoi le numérique est un plus pour la photo ?
Et il y a de quoi dire si l'on est honnête !
Un photographe travaille avec des outils techniques et doit suivre l'évolution de ces outils. Que cela lui demande du travail certes mais je suis intimement persuadée qu'il saura y trouver de l'intérêt. Utiliser le numérique sera pour lui l'occasion de non seulement réaliser des photos différentes de celles faites avec son appareil photo traditionnel mais aussi de mieux gérer la grande quantité de photo, de proposer à ses clients des photos qui sont de grande taille mais qui ne prennent pas de place, de gagner du temps en terme de développement,... et je ne sais quoi que je n'arrive pas à imaginer car ne connaissant pas assez le métier.
Il serait tant que les gens arrêtent de crier "A bas la nouveauté !" car ça n'a aucun sens et n'en a jamais eu, étant donné que la nouveauté est un fait quotidien. Chaque jour, des inventeurs créent de nouvelles choses, chaque jour, on met en place de nouvelles techniques pour aller plus vite, pour mieux faire, pour mieux vivre. Ca s'appelle le
progrès et le renier pour s'enfermer dans l'obscurantisme car ça va trop vite pour soi, c'est s'empêcher de vivre ! Quel dommage ! (Je ne parle pas spécialement pour toi Barbara) Je crois que tout le monde a tout intérêt à prendre le numérique au vol et à y choisir ce qui peut être utile dans sa vie perso. Y compris les artistes.
Vous allez dire que c'est facile pour moi de dire ça alors que je travaille dans le multimédia. Mais je pense cela pour l'ensemble des inventions de notre monde. Je suis pour une évolution constante du moment où celle-ci ne mets pas en danger la planète et donc l'humanité. J'émets certaines craintes pour des inventions comme le nucléaire mais j'ai l'espoir de voir un jour cette énergie "nouvelle" être utilisée de manière optimale grâce à des systèmes de sécurité performants.
Pour revenir à la question de base, sur l'avenir de l'art, j'ai moi une autre inquiétude :
Que deviennent nos écoles d'art appliqué (beaux arts, fac d'arts plastiques, etc.) ? J'entends dire partout qu'on y enseigne plus rien et qu'on en sort complètement paumé... Perso, encore étudiante l'an dernier, j'ai pu observer en silence et de loin les comportements "autistes" (comme je me souviens l'avoir entendu dire d'un de mes chers professeurs) de ces étudiants d'arts plastiques exposant dans les "magnifiques"
couloirs de notre faculté... Et je dois avouer que j'en suis restée un peu suffoquée. Mais peut-être suis-je allergique à cette nouvelle forme d'art (dit contemporain) que j'arrive mal à placer, je l'avoue, entre progrès et régression !
Je me demande où nos institutions universitaires emmènent ces élèves ? Mais certains d'entre vous pourront-ils me le dire ?